« Mental », introspection, douleur et tendresse collective.
La série est diffusée sur Slash en dix épisodes et retrace la vie quotidienne d’adolescents dans un service pédopsychiatrique en Dordogne.
« Marvin se laisse guider, son air résigné et condescendant accroché au visage. Il ne comprend pas. Rien à comprendre de toute manière, ils sont tous tarés. La décision de justice l’a balancé sur cette autoroute de fous. 17 ans et convaincu. Convaincu sur le canapé, seul sur l’îlot, il risque pas de s’approcher d’eux. Les autres. Les fous »
« Toujours pas prêt à bouger de là. Mélodie descend. Ses grands yeux verts agrippent ceux de Marvin. Sourire malicieux, elle va chercher son plateau, il est 12 heures. Le filet vient de se tisser, curiosité face à cette fille qui agrippe, bon, Marvin va chercher son plateau »
Cette scène, dans le premier épisode lorsque Marvin découvre le service pédopsychiatrie situé en Auvergne dans lequel il va séjourner, actionne le pouls de la série. France TV Slash diffuse « Mental » avec une première saison de dix épisodes.Celle-ci provient de l’adaptation du format finlandais « Sekasin ». La production « Blacksheep Films » a acquis les droits d’adaptation française qui l’a envoyé à FTV. Le projet a beaucoup plu aux conseillères du programme par son originalité et la cohérence avec la ligne éditoriale de Slash.
Retour au self, l’ambiguïté est là, le basculement coule dans ses yeux, Marvin n’a pas perçu une patience bizarre dans ce service psychiatrique, mais une fille de son âge, mignonne, peut être aussi paumée que lui, autour de ces gens en chemise blanche.
La série interroge notre perception de la normalité, ça veut dire quoi être fous ? Elle renverse l’imaginaire collectif lié aux hôpitaux psychiatriques. Le mur entre normaux et fous éclate. C’est bien plus subtil, plus complexe. La distance c’est l’ignorance qui la construite, avec leurs histoires, on comprend, on s’identifie… finalement on passe de l’autre coté nous aussi.
« Les gens fous, les gens pas fous, ça veut rien dire. On a tous des problèmes… On se démerde comme on peut »
Marvin découvre rapidement des personnalités, des caractères : Simon, joyaux du groupe, candeur solaire, génie de la transgression, funambule instable, acteur éloquent, prince provocateur, détenteur de l’unité. Estelle, veilleuse du groupe, lanterne étouffée, scénographe de chambre, amoureuse cachée, génie de la poésie, soldat lunatique, magicienne de la colère endormie.
Mélodie, sourire du groupe, intrépide corruptrice, ensorceleuse de mots, charismatique reine, moulin à paroles, muraille de failles, joueuse redoutable.
C’est avant tout la vie qu’il rencontre, cette impression de vivant qui émane de tous et c’est pourquoi il va apprivoiser chacun d’eux et faire partie du groupe.
Renversement de plateau, crise de rire dans le salon, ça casse, ça brise, ça se moque, ça éponge, ça détourne des sujets, débats, discussions étouffées, course poursuite dans le couloir, larmes, larmes, colère, ça monte sur une chaise, discours, rébellion, crise, chute, rien, ça se dispute, ça s’embrasse, titre, titre, ça soude, ça vit.
Leurs troubles ne se découvrent qu’a moitié à chacun des épisodes et apparaissent comme un accessoire qu’il transporte. Ils ne sont pas définis par ce trouble, il accompagne simplement chacune de leurs actions dans cet immense fracas de survivance et de courage qui évolue au gré des médicaments et des traitements.
Mental déconstruit et repense les troubles psychiques, il évacue l’ignorance et investie une nouvelle parole libre, qui n’a pas peur de s’armer contre un tabou poussiéreux.
>>>Mental<<<
Format 10×20 minutes
Adaptée du concept de la série Sekasin, un format créé par YLE et It’s Alive Films
Produite par Blacksheep Films et EndemoIShine Fiction avec la participation de France Télévision, pour francetv slash
Réalisée par Slimane-Baptiste Berhoun
Écrite par Marine Maugrain-Legagneur et Victor Lockwood
Avec : Alicia Hava, Louis Peres, Lauréna Thellier, Constantin Vidal, Nicole Ferroni, Riad Gahmi, Husky Kihal, Clément Naslin, Guillaume Cloud-Roussel, Nadia Richard…