Natacha Toussaint est médiatrice au Planétarium de Strasbourg depuis sept ans.
Elle n’est pas astronome de formation initiale. Elle était institutrice en Bulgarie, son pays natal, qu’elle a quitté pour suivre son mari, chercheur, en France. Ils se sont installés à Strasbourg depuis une dizaine d’années et c’est à cette période qu’elle découvre la médiation scientifique. Elle voulait continuer à travailler avec des enfants, par passion de la transmission.
« J’ai vu que l’astronomie était quelque chose d’énorme, qui intéressait aussi beaucoup le public. C'est très facile à transmettre parce que tout le monde s’y intéresse et s’interroge dessus. C’est quelque chose d’immense, qui nous dépasse.
Cette immensité me plaisait. »
« Dans ma vie personnelle comme dans la vie de tout le monde ça nous permet de relativiser ce qui nous arrive, de rêver, d’apprendre des choses. Je pense que le ciel aide beaucoup à ça.
Quand on fait partie de cet univers qui est infini, qu’on a été créés par les étoiles et que tous les atomes qui nous constituent faisaient partie des étoiles, regarder le ciel simplement avec les yeux, essayer de comprendre ce qu’il se passe, essayer de l’expliquer et de voir toute cette évolution c’est le but aussi des spectacles pédagogiques.
Ce que l’on apprend et ce qu’on sait aujourd’hui ne doit pas être pris comme un dogme. Tout est en mouvement, on a toujours des éléments qui vont venir défier ce qu’on sait déjà. »
« J’aime bien Saturne.
Même avec un petit instrument, c’est une planète facile à observer. Arriver à voir ses anneaux peut être très émouvant. »
« Je pense qu’il y aura des missions habitées vers Mars. C’est une certitude et une question de temps.
C’est un grand débat parmi les scientifiques de savoir si l'on va envoyer des gens sachant que c’est compliqué, que c’est dangereux et cher. Il y a aussi une grande partie qui pensent que les machines remplissent déjà très bien ce rôle. Je ne suis pas de cet avis et je pense qu’il y a des choses qu’un être humain peut remarquer, analyser, qu’une machine ne pourrait pas. »
« Pour les missions lunaires, c’est en envoyant le géologue Harrison Schmitt qu’on a pu avoir tous les échantillons qui nous ont aidé dans l’approfondissement de nos connaissances sur la Lune.
Quand on a des enfants qui viennent au planétarium, je leur dis que toutes ces missions martiennes, ce sera pour eux. »
« Galilée et les satellites de Jupiter. C’est l’observation de leurs mouvements autour de la planète qui va démontrer les failles du système géocentrique.
Stellarium, le logiciel qu’on utilise pour les projections nous permet de revenir dans le temps. Je suis revenue à l’époque de Galilée pour voir ce qu’il a observé. Reprendre ses écrits, sentir son questionnement et voir les lunes à un endroit puis trois heures plus tard à un autre exactement comme dans ses carnets de recherche, ce sont de grands moments pour moi. »
Cette page a été réalisée par Ninon Pesenti dans le cadre du projet Documentaire en Ligne, une initiative de l'Atelier de Didactique Visuelle en collaboration avec l'Atelier Numérique de la Haute Ecole des Arts du Rhin et avec la participation du Planétarium de Strasbourg.
Remerciements
L'équipe du Jardin des Sciences et du Planétarium de Strasbourg
Natacha Toussaint - Médiatrice au Planétarium
Milène Wendling - Responsable du Planétarium
Olivier Poncer - Enseignant à la HEAR
Michel Ravey - Enseignant à la HEAR
Toutes les images utilisées sur cette page proviennent des galeries web de la NASA, ainsi que de Wikipédia. L'intégralité de l'entrevue avec Natacha Toussaint est disponible à cette adresse.