Ma mère et moi avons Ehlers Danlos et ma mère a la carte prioritaire. Un jour nous étions en train de faire la queue à une caisse prioritaire (sans passer devant, mais il y a généralement moins de monde et ma mère sentant qu’elle n’allait plus tenir longtemps). Et il n’y avait plus qu’une personne devant nous lorsqu’une femme enceinte est passé devant nous sans nous demander (en demandant juste à la personne devant nous si elle pouvait passer derrière). Ma mère n’a pas réagi tout de suite, mais quand elle a compris que la femme n’était pas avec le monsieur devant nous, elle lui a fait remarquer qu’elle aurait pu demander (parce qu’on l’aurait laissé passer, là n’est pas le problème). Non, le souci est que la femme enceinte a répondu à ma mère “c’est une caisse prioritaire” sur un ton qui laissait sous-entendre que, contrairement à ma mère, elle, elle avait le droit de passer devant. Ça m’a mis en colère. Ce n’est pas parce que ce n’est pas visible que l’on n’a rien. Que cette personne ait voulu passer devant, pas de problème, elle en a le droit. Mais ce qui me blesse le plus, c’est cette présomption, cette accusation que j’ai entendue dans sa voix parce qu’on a l’air “en bonne santé”.

Les transports en commun c'est une épreuve surtout avec un handicap invisible. Malgré la carte plus béquilles et/ou canne, il m'arrive encore quand je demande une place de rester debout ou de devoir être toute rouge à cause des regards des valides me voyant assise. Mon top 1 des pires moments: un petit papy qui au lieu de me demander si je pouvais me lever, m'a donné un coup de parapluie pour que je lève les yeux de mon livre. Au moment où j'ai levé les yeux en disant ouille (il m'a cassé une cote au passage quand même), j'ai eu le droit à un debout, pas à un excusez moi j'ai besoin de m'assoir, non un debout. Je l'ai fixé et pour une fois j'ai fait entendre ma voix bien fort en disant 1. la politesse c'est pour tout le monde 2. vous m'avez frappé et ça fait mal 3. je suis handicapée ça c'est ma carte et dites vous bien que si toutes les personnes assises dans ce bus ont la mêmenuvous resterez debout car regardez l'ordre de priorités je suis là et vous tout en bas. J'ai quand même eu le droit à un mais moi je suis vieux, mais en parallèle j'ai eu le soutien de tout le bus.
Pour relativiser un peu ce moment de pur délire, quand un personne se lève sans souffler, car ça arrive quand même, c'est une telle joie, ma journée est comblée par cette petite attention qui devrait juste être une attitude normale.

depuis quelques temps j'utilise le fauteuil pour les "grandes" sorties, pour pouvoir profiter du moment et ne pas être rompu de douleurs. Bah genre quand je me lève pour passer un trottoir, un marche ou attraper quelque chose, bah ouai, je me sens carrément jugée. j'ai aussi remarqué qu'une fois en fauteuil on est plus vraiment des humains pour les gens autour.
Exemple vécu qui m'a choquée, je faisais mes courses en famille avec mon fauteuil, je vais dans un rayon toute seule pour je sais plus quoi. là un type a décreté que je devais gêner et m'a poussé comme ça, sans m'avoir demandé de bouger ou quoi que ce soit

Seuls 3% de la population handicapée a un handicap moteur. Pourtant, le fauteuil roulant est utilisé comme symbole universel, censé représenter le handicap

En 2010, The Accessible Icon Project a proposé un nouvelle version de ce pictogramme, plus dynamique et positive, cependant il n'inclut toujours pas la diversité du handicap et ne fait pas l'unanimité dans la communauté car il est jugé validiste

Le pictogramme original a été crée en 1968 par Susanne Koefoed, une étudiante danoise, et n'avait pas de tête. Elle a été rajouté un an plus tard afin de l'humaniser