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« Tout part en fait de la fête. En fait c'est surtout parti des Etats-Unis. Et c'était dans le cadre de soirées de nuit. » Le transformisme est un art du spectacle qui existe de façon officieuse depuis toujours. Jeu de transformation et de travestissement, on le distingue du mouvement drag queen qui vise lui simplement à s'amuser. 
Les premiers show transformistes connus sont apparus dans les années 50, une apparition notamment répertoriée par Sebastien Lichsfilt dans sa série de photographies Mauvais Genre, visible à Arles 2016. 
« Tout part en fait de la fête. En fait c'est surtout parti des Etats-Unis. Et c'était dans le cadre des soirées de nuit. » phrase tirée de l'entretien avec Marty Martial qui a connu la naissance du transformisme à Paris. « Et en France c'est parti surtout des boîtes comme le Palace, Le Binglingo ou ce genre de choses. Où après la boîte de nuit, on avait à 7heures du matin, quand ça commençait à fermer, on avait déjà dans les années 80, 70-80, on avait déjà des afters, ce que vous vous appelez maintenant des afters. » La pratique a ainsi émergé dans le milieu de la nuit, monde connu par l'interviewé qui nous dévoile avoir commencé à fréquenter ce milieu jeune : « Alors je connais ce milieu parce que, je sors beaucoup, je sortais beaucoup dans les boîtes de nuit, il faut savoir que je rentrais dans les boîtes à 15 ans, ce qui à l'époque était impossible. » Le transformisme a trouvé sa place dans le milieu de la nuit et entretient ce lien, les représentations ne commençant qu'après la tombée de la nuit. La confrontation des deux entretiens se rejoignent sur un point en particulier : celui de l'affiliation de la profession transformiste au milieu gay. « Oui, tout à fait. Mais c'est quand même plus rapproché au milieu gay » David va quand à lui directement associer l'orientation sexuelle à la profession « On est des hommes... homosexuels... mais des hommes ! ». Ici, David généralise cette corrélation car Marty nous apprend qu'il y a également des pères de famille qui exercent ce travail malgré le fait qu'ils restent rares. Au départ le transformisme n'est pas une profession, « ils étaient pas là pour faire un show, mais ils étaient juste là pour une présence, ça donnait un plus à la boîte. C'est à dire qu'ils rentraient, ils payaient pas, ils consommaient des boissons etc mais ils étaient là. Pour être là quoi. » L'aspect actuel du transformisme qui est celui de la mise en scène prend racines dans la fascination pour la transformation physique d'un homme en femme. « Puis les transformistes comme il y avait dans les bars gays et de temps en temps tu vois un transformiste qui arrive, pour une soirée, parce qu'ils ont besoin d'un show, et d'une présence. Et là tu vois les transformistes arriver. » Au départ les personnes se transformant, le font dans une logique de divertissement : « ils sont là pour mettre l'ambiance ». Le transformisme comme travail à plein temps, rémunéré, est apparu plus tard, devenant un art à part entière qui nécessite la pratique du chant et de la danse et s'implante dans des lieux de représentation tels que les cabarets.
 « Il faut au moins 5-6 ans pour se dire vraiment transformiste. C’est une réelle performance. » Le transformisme est un travail à part entière, dans lequel on ne retrouve pas nécessairement de connotation sexuelle. 
Trois types de show existent : ressemblance, émotion et comique. Thierry le mentionne d'ailleurs lors de notre interview "J'ai jamais aimé joué sur l'ambiguité, c'est plutôt du comique." 
La façon d'appréhender le public est à chaque fois différente puisqu'ils ne veulent pas transmettre les mêmes émotions. Ainsi ils sont tous traversés par des codes différents, mais reste inscrits dans une performance artistique. Ici l'important c'est d’être crédible, David nous dit : « Yen a un qui fait Dalida chez Michou, il a 70 ans, il ressemble plus à rien, il a plus de voix, il a plus de tête .. ». L'enjeu premier du transformiste, c'est d'être crédible aux yeux du public. C'est par ailleurs ce que Thierry mentionne au cours de l'interview "quand je me maquille, je vois que c'est plus comme avant, ma peau et tout ça. Je veux pas finir comme une vieille diva, comme une Bardot..." L'apparence physique est centrale mais ne fait pas le transformiste. Ce métier est aujourd'hui inséparable des compétences telles que le chant et la danse. « Il faut au moins 5-6 ans pour se dire vraiment transformiste. C’est une réelle performance. »
Le transformisme est un art du spectacle qui existe de façon officieuse depuis toujours. Jeu de transformation et de travestissement, on le distingue du mouvement drag queen qui vise lui simplement à s'amuser. kba zeigeziruehov eooegrhcrt,pexp erhuinovqgnelrx,hpoegh eigheogveoq,xhgoehgr ocgngih,xehugibvneiu,xiegu cehirx,gierug chginuhex,lhvf ceiuhrgcn lghinveg Pour Thierry, c'est un métier extrêmement complet, qui combine le chant, le spectacle, la danse, mais aussi le fait de gérer une petite entreprise : faire la compta, trouver des costumes, travailler avec des costumiers, des scénographes, des photographes, des paroliers... 
Lui n'a jamais eu envie d'aller travailler chez Michou à Paris. Il aurait eu moins de liberté qu'il en a à Metz où il gère son propre show et a le droit à tout, et à travailler avec une équipe qu'il choisit. Je rencontre Thierry après avoir cherché sur internet les transformistes du Grand Est. Il est le plus connu de la région, et son spectacle s'appelle le Rebecca Show. Pourquoi Rebecca, lui demanderai-je plus tard, ce à quoi il me répondra que c'est un nom qu'on lui a donné sans le consulter, dans le bar où il avait ses habitudes les barmans travestis on décidé de le surnommer ainsi lorsqu'il était déguisé en femme, en référence à un film d'Almodovar de cette année là, probablement Talons Aiguilles.
Dès notre premier coup de téléphone le courant passe très bien entre nous, Thierry est très accueillant, il a l'habitude de ce genre de démarche. En effet je découvre qu'une petite série de documentaires, plus ou moins amateurs, souvent télévisés, ont déjà été réalisés sur lui. Nous décidons alors de nous rencontrer quelques semaines plus tard à Metz, où il habite et travaille la majeure partie du temps.
Notre première entrevue a lieu dans un café dans le centre de Metz. Nous restons quelques heures à parler de son travail, de sa vie, de son avenir. Je m'efface au maximum pour mieux l'écouter, pour qu'il parle librement. Sa mère nous rejoint alors ; eux deux ont pour tradition de se voir tous les samedis après-midi. Je découvre une femme rangée, chic, qui travaille dans un casino au Luxembourg et qui n'est pas très à l'aise avec "tout ce qui sort des sentiers battus".
Thierry me propose alors d'assister à une séance de shooting avec une partie de sa troupe et un ami photographe au Jet-Roller à Metz-lès-Bains quelques semaines plus tard. 
C'est lors de ce rendez-vous que je vais réaliser la plupart de mes prises de vue ainsi qu'une partie des interviews., et que je vais rencontrer Nico, biochimiste et compagnon de Thierry qui apprécie le transmormiste à des fins plus distractives. Thierry me livrera très vite qu'il est lassé de ce métier qu'il a pratiqué pendant un quart de siècle. Lassé de se voir vieillir dans le miroir, de devoir passer des heures à se maquiller avant un show pour finalement avoir l'impression de ne ressembler à rien. Il me confira alors ne plus vouloir être Rebecca mais simplement Thierry, et se consacrer à plein temps à sa naissante carrière de magnétiseur.
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